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EMBOLISATION

des FIBROMES UTERINS

Un fibrome utérin est une tumeur bénigne de l’utérus qui grossit dans la paroi utérine. Les fibromes n’entraînent pas toujours de symptômes, mais dans certains cas, leur localisation et leur taille peuvent entraîner des problèmes à type de douleurs, de troubles urinaires ou de saignements excessifs. Les fibromes peuvent devenir volumineux et entraîner une augmentation de taille de l’utérus lui-même. En général, les symptômes s’améliorent après la ménopause, mais en cas de traitement hormonal de substitution, cette amélioration peut ne pas survenir.

Le fibrome utérin se traduit par :

- Des règles prolongées et trop abondantes, parfois avec des caillots, ainsi que des saignements en-dehors des règles ; ceux-ci peuvent entraîner une anémie

- Des douleurs pelviennes, des sensations de pression ou de lourdeurs au niveau du pelvis

- Des douleurs au niveau du dos ou des jambes

- Des douleurs durant les actes sexuels

- Une envie d’uriner de façon trop fréquente

- Une augmentation de taille de l’abdomen

- Des difficultés à mener une grossesse à son terme

En quoi consiste l'embolisation des fibromes utérins ?

 

Il s’agit d’une intervention radiologique permettant de traiter les fibromes en bloquant les artères qui les alimentent. Il s’agit d’une procédure peu invasive qui ne nécessite qu’une ponction artérielle au pli de l’aine, elle est réalisée sous anesthésie locale et sédation anesthésique.

Il s’agit d’une procédure utilisée depuis plus de 20 ans qui n’est pas chirurgicale, expliquée en détail plus loin.

Elle a quasiment complètement remplacé les opérations chirurgicales aux Etats Unis et au Canada, telles que :

- La myomectomie :
C’est la chirurgie qui enlève uniquement les fibromes en essayant de préserver l’utérus en permettant le plus souvent d’avoir des enfants par la suite. Plusieurs méthodes sont possibles, la myomectomie sous hystéroscopie, la myomectomie laparoscopique et la myomectomie chirurgicale par voie abdominale ou transvaginale. La plupart du temps, la chirurgie entraîne un contrôle des symptômes, mais plus il y a de fibromes, plus la chirurgie est difficile et moins elle a de chances d’entraîner un succès clinique.

Le taux de récidive est plus élevé par rapport à l’embolisation.

- L’hystérectomie totale :
Trop souvent pratiquée en Europe, elle est réalisée sous anesthésie générale et nécessite 3 à 4 jours d’hospitalisation et 4 à 6 semaines de récupération. L’hystérectomie est généralement réservée aux patientes qui ne désirent plus de grossesse.

Le taux d’infection et d’hémorragie post opératoires sont plus élevées par rapport a l’embolisation.

Les éventuels risques et complications seront vus avec votre médecin radiologue lors du premier rendez-vous.

Dans tous les cas, la présence de nombreux spécialistes et d’un équipement adapté sur place vous assure un maximum de sécurité.

Quelles sont les indications ?

  • Pour les patientes porteuses de fibromes symptomatiques soit sous forme de méno-métrorragies, soit sous forme de syndrome de compression.La taille des fibromes et leur localisation ne semblent pas un critère déterminant pour la décision thérapeutique.

  • Les antécédents de chirurgie pelvienne où il existe un risque élevé d'adhérences pelviennes ne représentent pas une contre-indication. Le caractère sous-séreux ou sous-muqueux ne joue pas quant aux facteurs de succès. 

Quelle est son efficacité ?

Les études montrent que 78 à 94% des femmes qui ont ce type de traitement ont une amélioration significative ou totale de leurs douleurs et des autres symptômes. Ce traitement est particulièrement efficace s’il y a de nombreux fibromes.

Elle permets  de traiter avec succès les méno-métrorragies dans 80 à 90% des cas et des syndromes de compression pelviens dans 80% des cas en une seule session. Les fibromes et l'utérus diminuent de 50% en volume dans les 6  mois qui suivent. Les complications sont rares dominées dans 2 à 3% des cas par des aménorrhées liées à une ischémie non utérine.

L'embolisation des artères utérines présente donc plusieurs avantages  par rapport à la chirurgie par myomectomie ou hystérectomie. L'utérus est conservé permettant de maintenir une image corporelle intacte ainsi que la possibilité de grossesse secondaire. Elle n'entraîne pas de cicatrice cutanée ou vaginale au contraire des résections, et ne comprend pas de risque hémorragique et donc transfusionnel. La fonction ovarienne est conservée dans la grande majorité des cas.

 

Comment se déroule une embolisation des fibromes utérins ?


Dans un premier temps est réalisée une angiographie des artères utérines, le largage des particules se faisant dans ces vaisseaux.

L'embolisation de fibrome utérin nécessite une hospitalisation d'une durée d'un jour. L'intervention a lieu dans une salle de radiologie vasculaire et consiste à cathétériser sélectivement les artères utérines droites et gauches (un seul accès fémoral est nécessaire). On injecte successivement dans les deux artères utérines des particules d'embolisation calibrées d'environ 500 microns (polyvinyl alcool) qui induisent une ischémie utérine temporaire . La procédure est totalement sans douleur et peut être faite sous anesthésie locale. En revanche, l'ischémie utérine induite est douloureuse pendant une durée de deux à trois jours.

Cette salle bénéficie de condition d’asepsie identique à celle d’un bloc opératoire.

La ponction (ou piqure) se fait après anesthésie locale au niveau du pli de l’aine. Le radiologue interventionnel insère ensuite un petit cathéter jusque dans les artères utérine et injecte des particules qui bloquerons les vaisseaux nourrissants les fibromes. En général, on réalise une embolisation des deux artères utérines (droite et gauche).

L’embolisation utérine nécessite une courte hospitalisation de quelques jours qui permet surtout de contrôler les douleurs qui sont à type de crampes et de sensation de pesanteur et parfois de fièvre. La récupération complète prend en général 1 à 2 semaines mais peut dans certains cas être un peu plus longue.

 

Durant cette période (et surtout durant les 24 à 48 premières heures) nous proposons plusieurs étapes du traitement antalgique :

  1. Premières 24/48 h une antalgie par auto-injection contrôlée de morphiniques

  2. Relais antalgique par voie orale dès la sortie(24 h) jusqu’à 10 jours environ

La patiente est ensuite revue un ou deux cycles menstruels après l'intervention pour évaluer l'efficacité qui est souvent immédiate. On pratique alors une échographie ou une IRM du pelvis pour évaluer la diminution de volume des myomes.

 

 

 

 

            EN PRATIQUE - Pour l’intervention :

La patiente ne doit pas manger au cours des 6 heures précédant l’examen. Sauf contre-indication, elle devra prendre ses médicaments habituels.

Avant l'embolisation, un bilan récent du fibrome (par échographie, IRM, etc.) et un bilan sanguin doivent avoir être réalisés. De même, une consultation pré-anesthésique obligatoire doit avoir été pratiquée dans les semaines précédant l’intervention (au maximum un mois avant). Cette consultation pré- anesthésique permet notamment de dépister des allergies à l’iode (et ainsi de prescrire un traitement préventif spécifique à prendre pendant quelques jours, avant l’intervention) et de contrôler le bilan sanguin afin de prévenir d’autres risques ou contre-indications (anémie, fonction rénale altérée...).

  • ll est souhaitable d’avoir arrêté votre traitement hormonal (pilule, progestérone, etc.) au moins 10 jours avant l’embolisation  

    Après l’intervention, de retour dans votre lit :
    Vous serez surveillée, pour vérifier en particulier qu'il n'existe pas de saignement à l'endroit de la ponction.

    Afin d'éviter le risque d'hématome à l'endroit de la ponction artérielle, en général au pli de l’aine, il vous est demandé de rester allongée pendant plusieurs heures sans plier la cuisse du côté où la piqûre a été faite.

    Vous reverrez le radiologue interventionnel 2 semaines après l’embolisation
    Il faut compter 2 semaines de repos et d’arrêt d’activité professionnelle en

  • Enfin, une IRM de contrôle sera  réalisée 3 et 6 mois après l’intervention .

            Fibrome utérin et embolisation : quel impact sur la fertilité ?
 

Il existe trois types de fibromes utérins.

La majorité d’entre eux ne limitent pas les chances de tomber enceinte. Mais, dans certains cas, ces tumeurs bénignes peuvent avoir un impact sur la fertilité et/ou même durant la grossesse.

Les fibromes intra-muraux ou interstitiels

C’est le type de fibrome le plus courant. Il se développe dans la partie centrale du muscle utérin, appelée «myomètre». Il constitue rarement un frein pour tomber enceinte. Toutefois, dans de rares cas, le fibrome est tellement volumineux qu’il peut occasionner des problèmes lors de la nidation de l’œuf dans l’utérus (par déformation de la cavité de l'utérus). endant la grossesse, en raison de l’augmentation du taux d’œstrogènes, le fibrome intra-mural a tendance à grossir. S’il grossit beaucoup et rapidement, il peut se nécroser et ainsi générer une inflammation importante dans le muscle utérin, avec des douleurs du bas-ventre et, éventuellement, des contractions utérines prématurées, pouvant, dans les cas extrêmes, entraîner un accouchement prématuré.

Les fibromes sous-séreux

Ce type de fibrome se situe sur la surface externe de l’utérus et est rarement symptomatique.

Les fibromes sous-muqueux ou endocavitaires

Ils sont plus fréquents dans des utérus polyfibromateux (qui présentent tous les types de fibromes). Ils se forment sous la muqueuse de la cavité utérine (paroi tapissant l’intérieur de l’utérus). Quelle que soit leur taille, ils ont un effet nuisible sur la fertilité, car ils empêchent l’implantation de l’œuf dans la cavité utérine par un effet «stérilet». Ces fibromes provoquent également des règles abondantes pouvant mener à une anémie. Or, il est important de corriger cette anémie avant une grossesse car, une fois enceinte, la future maman est davantage sujette à cette carence en fer.

L'embolisation des fibromes utérins (EFU) est une option moins invasive qui implique l'injection d'un agent embolique, généralement constitué de micro-particules, dans les artères utérines pour bloquer l'approvisionnement en sang de l'utérus et des fibromes. Comme les fibromes meurent et commencent à se rétrécir, l'utérus se rétablit complètement.

Le retour des règles et un fonctionnement ovarien normal sont observés entre 2 et 6 mois après l’intervention. En effet, le cycle ovarien et menstruel est préservé dans la grande majorité des cas depuis l’utilisation de microparticules calibrées.

Un taux de grossesse de 41% après embolisation partielle et un taux de la première grossesse pour plus de 85% des femmes qui ont accouché.

Ces résultats montrent que l'EFU est une procédure de restauration de la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes utérins qui souhaitent concevoir, et la grossesse après l'EFU semble être sûre avec une faible morbidité. Les patientes ont fait l’objet d’un taux de complication similaire à ceux de la population générale en dépit d'être dans un groupe à haut risque.

Dans de nombreuses études, il a été montré que les femmes jeunes qui avaient de nombreux et gros fibromes (qui pouvaient gêner la nidification) et qui avaient des difficultés à avoir un enfant, ont souvent pu être enceintes après la procédure.

Néanmoins, en cas de désir de grossesse, une discussion collégiale avec votre radiologue et votre gynécologue sera sûrement nécessaire au préalable.

En quoi consiste
Indications
Déroulement
En Pratique
Infos sup
Radiologie Interventionnelle Embolisation Docteur Novelli Peupliers
Videos

Pour en savoir plus sur le Fibrome Utérin : 

Vidéo Interview du Dr Luigi Novelli

"Fibrome utérin : faire le choix de l'embolisation"

Emission AlloDocteurs (France5), septembre 2019

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